Aussi régulier que le tic tac adoré
Des fabuleuses horloges de nos ancêtres
Le désir si fort de me métamorphoser
Revient à la charge et se cache pour disparaître
Drôle d’aventure à chaque fois qu’il pointe son nez
Alors que je le crois à jamais disparu
Mon corps entier s’emplit d’un étrange flux secret
Auquel résister est un combat perdu
Est-ce la naïveté qui qualifie cet âge
Qui m’attire sans cesse contre vents et marées
Dans ce cocon de douceur qui m’ouvre au grand large
Et m’offre du plaisir contre ma dignité ?
Conséquence très étrange d’un acte inachevé
Commis il y a vingt ans en toute innocence
Par une jeune fille qui faisait son métier
Je glisse peu à peu vers ailleurs en silence
L’enfant qui dort en moi prend alors le relais
Je rejoins mon esprit au pays des merveilles
Le long d’un fil d’argent soigneusement étiré
J’accroche une à une les images les plus belles
Les sensations sont si pures et le désir si fort
Du bout de mes doigts jusqu’à la plante des pieds
Je deviens un voleur devant un lingot d’or
Qu’une seule cure est en mesure de soigner :
En offrant ma raison aux bras de Morphée
Tel un shaman volant par delà les frontières
Et dépassant les limites de la pensée
Oui, je pourrais enfin me sentir libéré.
Nicolas QUENTIN
Bordeaux, 20 Juillet 2004