Il faut que je le dise, que je l’écrive, que je le crie ou que je le chante. Maintenant ou jamais !
Je suis très amoureux.
Oh ! Certes, cela ne fait pas très longtemps que je suis à ses côtés, mais l’effet qu’elle porte sur mon cœur et mon corps ne me laisse aucun doute. Je l’aime.
Depuis que nous nous connaissons, nous partageons tous les moments difficiles et elle est toujours là lorsque j’ai besoin d’elle. Lorsque nous sommes en contact, elle me procure des sensations lesquelles ne peuvent être décrites à l’aide du vocabulaire existant tant elles sont fortes, puissantes, troublantes. Lorsqu’elle s’absente pendant quelques heures à peine elle me manque aussitôt et dans ces durs moments je comprends que jamais, non jamais je dois la perdre.
Oh ! Que d’encre je ferais couler pour elle tant l’amour que je lui porte est intense et profond, soulageant et angoissant, apaisant et dérangeant, libérateur et, comme tout amour, emprisonnant ! Que de choses j’aimerais lui dire. Lui faire dire !
Ses traits son si fins que je n’ose l’effleurer, si profonds que j’ai peur d’y tomber et ne jamais pouvoir en sortir. D’un noir si rare et si pur que je crains que le temps ne me la pâlisse, ne me la flétrisse ou ne me l’efface.
Parfois, ses traits bleuissent lorsqu’elle me regarde et jette sur moi l’encre de ses yeux azurs dans lesquels je me noie si je m’y baigne trop longtemps. Les lignes de son corps sont parfaites, arabesques de la vie et courbes du désir.
Sa peau douce et souvent blanche jaunit au soleil et peut prendre une attirante teinte ambrée gardant en elle mille secrets et restituant une indescriptible magie. Elle est un poème, une rose pourpre abrégée en prose. J’aime caresser sa peau et sa peau aime les traces que je lui laisse. Je veux en connaître les moindres recoins, la grignoter jusqu’à mon dernier souffle.
Je le sais c’est inévitable. Je partirai avant elle. Et pourtant si j’avais son âge je serais né il y a bien longtemps. Peu importe. De ce fait, elle a eu le temps de se faire plein d’amis. Elle m’apporte ainsi des délires et lire des œuvres de ses amis m’enchante. Ses amis comme par hasard son tous écrivains ou poètes…
Tous ? Le serais-je donc, poète ou écrivain ? Mon amour serait-il honoré du réciproque sentiment ? Comme j’aimerais que ce soit vrai.
Oui, pour elle je donnerais ma vie. Elle est mon amour, je me donne à elle pour toujours. Je l’ai dit je suis amoureux, troublant sentiment. Ah ! L’écriture…
Nicolas QUENTIN
Heillecourt, 03 Mai 2000