A l’heure où la nuit pâlit
Et les oiseaux entament leur chant
Mon cœur se réveille dans l’ennui
Un vague à l’âme persistant.
Que vais-je encore faire ce jour
Moi qui rêve de voyage sans fin
Et ne voit encore et toujours
Que les proches limites d’un jardin ?
Hier se relève aujourd’hui
Et cherche à aller vers demain.
Je le sais, les jours se copient,
J’essaye de les changer ; en vain.
Alors restent les longues nuits
J’allume bougies et encens
Je tente de changer de vie.
En égoïste je fuis le temps.
J’aime le soir, j’aime la nuit
Cette ombre qui endort la ville
Et que le soleil par peur fuit.
Un monde engourdi est tranquille.
– Vents de folie emportez-moi !
La Terre chaque jour tremble plus
Et les hommes ne le voient pas !
Emportez-moi ! Qu’ils réagissent ! –
Hier encore dans le vide
Ces quelques phrases j’ai hurlé
Ce matin claire et limpide
L’eau de mes yeux s’est échappée.
A l’heure où le ciel rougit
Et les oiseaux continuent leur chant
Mon cœur réveillé dans l’ennui
Ne souhaite plus battre longtemps.
Nicolas QUENTIN
Heillecourt, 21 Avril 2000