L’EuroFoot va débuter dans deux jours et fleurissent en Suisse, comme les coquelicots sur les monts, mille drapeaux rouges aux balcons. Qu’ils flottent aux vents, pendent lassement ou soient paints aux demeures, tous exhibent leur croix blanche avec fierté bien que nul n’en sache la provenance. Oh ! Suisses, partisants de la paix et fervants adeptes de la neutralité. Pourquoi tant de chauvinisme, de propos ardents aux concurrents et cette volonté affichée d’être sur le devant ?
Je ne cherche pas les baffes, je ne cherche pas la baston
Mais lorsque j’en vois au loin qui agitent leurs drapeaux
La grande race des chauvins, juste à côté des fachos,
Ben, moi qui suis né en France dans un bled incognito
Je ne comprends pas la démence, je ne vois pas les idéaux
De ceux qui pensent la naissance, comme une attache à un ghetto
Pardonnez-moi cette offense et traduisez en ces mots :
Issu de la poussière, je m’en retourne à la poussière
Issu de la planète terre, je m’y promène sans frontière !*
Il semblerait que tout le monde ne soit pas de cet avis, voire que d’autres n’aient pas d’avis. Une brèche énorme dans la dignité humaine, que les requins qui pilotent la consommation s’empressent d’infiltrer. Ils s’attaquent à l’affect des partisans et la faiblesse des sentiments. Pas de scrupule, il faut vendre tout à l’effigie de n’importe quoi. Ici Mars un temps s’appelle « Hopp schwiiz», les vendeurs de mobiles vous donnent pour très cher des télé-phones afin de ne rien manquer, votre stick à lèvre prend les couleurs de votre drapeaux… oui. Les ghettos font recette. Les égos rapportent et au final, après finale, nous ne seront plus égaux.
Il y aura les vainqueurs et les vaincus. Les heureux résistants et les victimes, qui auront sur les bras des tas d’objets dont ils ne sauront que faire. On verra les poubelles se remplir. Des déchets s’entasser, brûler, polluer. Et la Terre, innocente, une fois de plus aura bien souffert de nos désirs de guerre.
Oui, mais… c’est si beau la joie de onze petit bonshommes qui brandissent fièrement une coupe qui brille de mille feux !
… moi qui suis né en France dans un bled incognito
Je ne comprends pas la démence, je ne vois pas les idéaux
De ceux qui pensent la naissance, comme une attache à un ghetto
Pardonnez-moi cette offense et traduisez en ces mots :
Issu de la poussière, je m’en retourne à la poussière
Issu de la planète terre, je m’y promène sans frontière !*
* 3-0, Les Ogres de Barback